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Magnétoencéphalographie : vers la haute résolution à température ambiante


C'est une première mondiale : grâce à un prototype de magnétoencéphalographe (MEG) fonctionnant à température ambiante, une équipe CEA-Leti a obtenu des enregistrements du cerveau avec une résolution comparable à celle des équipements actuels, qui fonctionnent tout près du zéro absolu. Cette technologie quantique permettrait de démocratiser les dispositifs MEG, les miniaturiser et surtout diversifier leurs usages. Une start-up, MAG4Health, vient d'être lancée.

Publié le 25 novembre 2021

​Le MEG est utilisé en routine clinique pour préparer certaines interventions de neurochirurgie (tumeurs, épilepsies pharmacorésistantes). Des premiers essais suggèrent qu’elle pourrait aussi servir pour le diagnostic précoce de nombreuses maladies neurologiques dont la maladie d’Alzheimer. Mais le refroidissement à 4 K des capteurs SQUIDs et l’imposant blindage magnétique du dispositif sont chers et très contraignants à l’installation et à l’usage. Aussi, il n’existe qu’une centaine d’appareils dans le monde, dont cinq en France.


  • Ni chauffage, ni cryogénie et un blindage magnétique allégé

Le CEA-Leti a choisi une voie technologique qui réduit fortement ces contraintes tout en conservant la puissance d’investigation du MEG. Ses capteurs ont pour élément sensible un gaz d’hélium 4 excité à l’état métastable. Ils fonctionnent à température ambiante et sont placés au contact du crâne, au plus près du signal à détecter. Ce que ne permettent pas les SQUIDs, trop froids, ou les capteurs à base d’alcalins à 150°C, autre solution étudiée par certaines équipes. 

Ces nouveaux capteurs se passent de refroidissement cryogénique et se contentent d’un blindage magnétique cinq fois plus léger que celui des SQUIDs : de quoi démocratiser la magnétoencéphalographie et étendre son usage. Ils ont une bande passante 20 fois plus large que les alcalins chauffés (2 kHz contre 100 Hz), ce qui est primordial pour imager des phénomènes rapides comme les épilepsies.

Ces perspectives étant prometteuses, la start-up MAG4Health a été lancée par des ingénieurs du CEA-Leti à la rentrée 2021. Elle se fixe pour objectif de développer un casque MEG de 64 capteurs couvrant toute la tête en 2023, puis un MEG à commercialiser pour un usage clinique en 2026. 

Deux prototypes de cinq capteurs ont été réalisés. Ces prototypes sont aujourd’hui testés dans six CHU. 

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